Le Mercure galant (1672-1710), une source précieuse pour accéder au sentiment linguistique de la fin du XVIIe siècle
12 mars 2026 · 14h00 – 16h00
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Le Mercure galant (1672-1710) est un observatoire sociolinguistique majeur de la fin du XVIIe siècle. Pour cerner l’importance de ce corpus, il a fallu mettre au jour l’ensemble des pièces de ce volumineux périodique qui abordent des questions de langue. Polyphonique par sa nature participative, le Mercure permet d’étudier des discours émanant de locuteurs d’origines sociales et géographiques très diverses. Ces remarqueurs galants appartiennent pleinement à la « génération du sentiment linguistique » des années 1670-1700, identifiée par Gilles Siouffi, caractérisée par l’intensification des discussions sur l’usage. Le périodique, codirigé par l’académicien, remarqueur et lexicographe Thomas Corneille, relaie l’imaginaire linguistique puriste, où le choix du mot juste est un enjeu social de distinction. Le Mercure se présente comme un soutien actif de l’Académie française et œuvre ostensiblement à la légitimation de son Dictionnaire (1694). Pour autant, l’épuration lexicale est tempérée dans les productions littéraires galantes. Un dégoût partagé pour le critique vétilleux qui condamne la moindre audace lexicale invite les contributeurs à puiser ponctuellement dans les « mots du mauvais usage ».
