Conférence d’Anne LACHERET-DUJOUR (Modyco, UMR7114, Université de Nanterre)

L’objectif de cette communication est de discuter, à partir d’une étude comportementale, de l’impact de la linéarisation syntaxique sur la perception de l’intensité émotionnelle en français. Quatre constructions syntaxiques ont été sélectionnées pour cette recherche : (i) proposition introduite par un marqueur de discours, (ii) phrase averbale, (iii) infinitive introduite par un verbe de perception et (iv) phrase clivée. Ces constructions ont toutes comme point commun d’être marquées par un focus d’attention en début de phrase d’une part, d’être caractéristiques du français parlé d’une part. Pour ces constructions, 80 phrases (40 à valence négative et 40 à valence positive) ont été créés. Pour chaque valence, la moitié des phrases est syntaxiquement marquée par un focus d’attention, l’autre moitié est constituée des paraphrases non marquées.

L’ensemble de ces phrases a été présenté visuellement, via un formulaire en ligne, à 44 locuteurs adultes natifs du français. Pour chaque phrase entendue, les participants devaient évaluer son intensité émotionnelle sur une échelle de liker.

Nous exposerons les résultats obtenus et les variations de jugement selon la valence (négative ou positive), le type syntaxique (marqué ou non marqué) et la nature de la construction (clivée, averbale, etc.).

Nous discuterons des résultats observés à l’aune de l’interface intonosyntaxique et du concept de prosodie silencieuse.

Mots-clés : focus d’attention, intensité émotionnelle ; prosodie silencieuse, syntaxe.