Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAU_1/BAU83
Charles BAUDELAIRE
LES FLEURS DU MAL
1857-1861
SPLEEN ET IDÉAL
LXXIX
Spleen
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. 6+6 a
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans, 6+6 a
De vers, de billets doux, de procès, de romances, 6+6 b
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances, 6+6 b
5 Cache moins de secrets que mon triste cerveau. 6+6 a
C’est une pyramide, un immense caveau, 6+6 a
Qui contient plus de morts que la fosse commune. 6+6 b
— Je suis un cimetière abhorré de la lune, 6+6 b
Où, comme des remords, se traînent de longs vers 6+6 a
10 Qui s’acharnent toujours sur mes morts les plus chers. 6+6 a
Je suis un vieux boudoir plein de roses faes, 6+6 b
Où gît tout un fouillis de modes surannées, 6+6 b
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher, 6+6 a
Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché. 6+6 a
15 Rien n’égale en longueur les boiteuses journées, 6+6 b
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années 6+6 b
L’Ennui, fruit de la morne incuriosité, 6+6 a
Prend les proportions de l’immortalité. 6+6 a
— Désormais tu n’es plus, ô matière vivante ! 6+6 b
20 Qu’un granit entou d’une vague épouvante, 6+6 b
Assoupi dans le fond d’un Saharah brumeux ! 6+6 a
Un vieux sphinx igno du monde insoucieux, 6+6 a
Oublié sur la carte, et dont l’humeur farouche 6+6 b
Ne chante qu’aux rayons du soleil qui se couche ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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