Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
BAU_1/BAU69
Charles BAUDELAIRE
LES FLEURS DU MAL
1857-1861
SPLEEN ET IDÉAL
LXV
Mœsta et errabunda
Dis-moi, ton cœur, parfois, s’envole-t-il, Agathe, 6+6 a
Loin du noir océan de l’immonde cité, 6+6 b
Vers un autre océan où la splendeur éclate, 6+6 a
Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ? 6+6 b
5 Dis-moi, ton cœur, parfois, s’envole-t-il, Agathe ? 6+6 a
La mer, la vaste mer, console nos labeurs ! 6+6 a
Quel démon a do la mer, rauque chanteuse 6+6 b
Qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs, 6+6 a
De cette fonction sublime de berceuse ? 6+6 b
10 La mer, la vaste mer, console nos labeurs ! 6+6 a
Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate ! 6+6 a
Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! 6+6 b
— Est-il vrai que parfois le triste cœur d’Agathe 6+6 a
Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs, 6+6 b
15 Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ? 6+6 a
Comme vous êtes loin, paradis parfumé, 6+6 a
Où sous un clair azur tout n’est qu’amour et joie, 6+6 b
Où tout ce que l’on aime est digne d’être aimé ! 6+6 a
Où dans la volupté pure le cœur se noie ! 6+6 b
20 Comme vous êtes loin, paradis parfumé ! 6+6 a
Mais le vert paradis des amours enfantines, 6+6 a
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets, 6+6 b
Les violons vibrant derrière les collines, 6+6 a
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets, 6+6 b
25 — Mais le vert paradis des amours enfantines, 6+6 a
L’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs, 6+6 a
Est-il déjà plus loin que l’Inde ou que la Chine ? 6+6 b
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs, 6+6 a
Et l’animer encor d’une voix argentine, 6+6 b
30 L’innocent paradis plein de plaisirs furtifs ? 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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