| XI |
| LE SAUVEUR |
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Depuis le sombre jour où Caïn sur la terre |
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Osa près d'un autel verser le sang d'un frère, |
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Oh ! que n'as-tu marqué d'un stigmate maudit |
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Le front du meurtrier, ou soldat, ou bandit ! |
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Pourquoi le crime, ô Ciel ! pourquoi la haine atroce ? |
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Pourquoi la guerre, enfin, qui rend l'homme féroce ? |
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Pourquoi le fils d'Adam, dans un combat brutal, |
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Du tigre ou du lion se montre-t-il l'égal ? |
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| . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |
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L'homme altéré de sang est-il ta créature ? |
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Ou bien est-il un monstre au sein de la nature ? |
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L'as-tu fait, ô Seigneur, si méchant, si cruel, |
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Qu'on doute en le voyant d'un Dieu bon, paternel ? |
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Sont-ce bien là tes traits ? — Est-ce là ton image |
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Que ce guerrier farouche au milieu du carnage ? — |
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Réponds, réponds, Seigneur, à mes graves soupçons ; |
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Recueilli devant toi, j'écoute tes leçons. |
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L'obscurité se fait maintenant sur ma route : |
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Viens dissiper, mon Dieu, les ténèbres du doute ! |
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Ta Parole le dit, ô Seigneur, Tout-Puissant : |
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« Ils ont les pieds légers pour répandre le sang ; |
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« D'ailleurs leur cœur est plein de ruse, d'injustice |
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« Et de méchanceté, de meurtres, d'artifice ; |
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« Leur esprit est couvert d'un voile très épais ; |
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« Car ils n'ont point connu le chemin de la paix ! » |
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Ta Parole dit vrai, notre Dieu, notre Père ! |
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Mais en toi maintenant toute mon âme espère. |
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Jésus a dû briser la tête du serpent, |
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Hydre horrible et toujours sur la terre rampant ; |
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Et bientôt le péché, la guerre et la souillure, |
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Soudain disparaîtront du sein de la nature. |
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Et l'on verra le Christ triomphant, glorieux, |
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Régner sur cette terre et sous ces nouveaux cieux, |
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Où doivent séjourner la paix et la justice !… |
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C'est le prix attendu de son grand sacrifice ! |
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Espérons fermement en ce règne d'amour ; |
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Le Seigneur l'a promis ; il en connaît le jour ! |
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Ce jour, dès à présent j'en aperçois l'aurore, |
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Une faible clarté bien indécise encore ; |
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Mais qui grandit toujours, quand, humbles, nous croyons |
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En Jésus, le Sauveur ; ô les divins rayons ! |
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