Métrique en Ligne
VOL_4/VOL140
VOLTAIRE
(François-Marie Arouet)
LES ÉPÎTRES
1706-1778
ÉPÎTRE LXXXVIII
1759
À MONSIEUR L'ABBÉ DE LA PORTE
Tu pousses trop loin l'amitié, 8
Abbé, quand tu prends ma défense ; 8
Le vil objet de ta vengeance 8
Sous ta verge me fait pitié. 8
5 Il ne faut point tant de courage 8
Pour se battre contre un poltron, 8
Ni pour écraser un Fréron, 8
Dont le nom seul est un outrage. 8
Un passant donne au polisson 8
10 Un coup de fouet sur le visage : 8
Ce n'est que de cette façon 8
Qu'on corrige un tel personnage, 8
S'il pouvait être corrigé. 8
Mais on le hue, on le bafoue, 8
15 On l'a mille fois fustigé : 8
Il se carre encor dans la boue ; 8
Dans le mépris il est plongé ; 8
Sur chaque théâtre on le joue : 8
Ne suis-je pas assez vengé ? 8
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