Métrique en Ligne
VLS_1/VLS8
Léonise VALOIS
FLEURS SAUVAGES
1910
A Botrel
L'âme de ta patrie a pénétré notre âme, 12
Et son cœur par tes chants a fait vibrer nos cœurs, 12
O poète breton ! De ton souffle de flamme 12
S'échappent en rayons ses exquises senteurs. 12
5 Tous déjà, nous l'aimions ce pays qui t'est cher, 12
Avec sa lande verte et ses rudes montagnes, 12
Ses granits tant vantés et son étrange mer 12
Qui sanglote toujours le deuil de vos compagnes. 12
Combien nous aimerons les contes des lits-clos, 12
10 Les légendes des vieux de la côte bretonne, 12
Nous aimerons bien plus ce fier peuple en sabots 12
Que ta chanson nous dit avoir l'âme si bonne ! 12
Déjà, tu veux partir ! ‒ Avec profond regret 12
Nous verrons s'éloigner de la France nouvelle 12
15 Le barde très gaulois, la fileuse au rouet 12
Dont le charme enchanteur rend ton œuvre plus belle. 12
O ta douce Bretagne où l'on chante, où l'on prie ! 12
Il te tarde revoir le cher sol de Port-Blanc, 12
Son clocher et ses rocs embellissant ta vie 12
20 Avec les braves gens que ton cœur aime tant ! 12
Barde ! j'évoque ainsi votre patrie absente, 12
Pardonnez-moi tous deux, ô gentils troubadours, 12
Car c'est bien elle enfin, que votre voix vibrante 12
Chante en accents émus. Beau pays de velours ! 12
25 Mais tu verras Québec aux vieux murs lézardés, 12
La ville aux souvenirs te semblera bretonne 12
Peut-être, et si tu vas à la Côte Beaupré 12
Sainte Anne te dira qu'elle est notre patronne. 12
Trop tôt, vous partirez au pays de StSaint-Yves 12
30 Humer l'air des ajoncs ! A « Ti-Chansonniou » 12
Vous parviendront encor les parfums de nos rives 12
Doux pinson et fauvette, amis, souvenez-vous ! 12
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