Métrique en Ligne
VLS_1/VLS16
Léonise VALOIS
FLEURS SAUVAGES
1910
Sur l'Eau
Le blanc bateau voguait sur le fleuve royal, 12
Gracieux comme un cygne, 6
Sa coque si jolie au mouvement égal 12
Bravait l'onde maligne. 6
5 Vers l'horizon lointain, l'astre d'or avait fui, 12
Jetant ses diaprures 6
Sur les plaines, les monts à l'aspect infini, 12
Dans toutes les ramures. 6
La pénombre déjà, sur le flot en éveil 12
10 Répandait son mystère, 6
La nature semblait préparer son sommeil 12
En disant sa prière. 6
Dans l'abîme entr'ouvert, il me semblait entendre 12
La Sirène du Mal, 6
15 Ses appels séduisants, sa voix qui se fait tendre, 12
Son triomphe final. 6
Oui, le cœur sans appui roulant dans le noir gouffre 12
Périrait sûrement, 6
Si Dieu n'était pas là près de l'âme qui souffre 12
20 Pour l'aider doucement. 6
Puis je pensais encore : Et notre volonté, 12
Quelle est donc sa faiblesse ? 6
Quand il s'agit de l'âme et de l'éternité 12
Plus grande est sa détresse ! 6
25 O Dieu ! délivrez-nous du péril qui fascine, 12
De ses appâts trompeurs, 6
Et sauvez du naufrage à votre voix divine 12
Nos âmes et nos cœurs ! 6
logo du CRISCO logo de l'université