Métrique en Ligne
VIV_7/VIV255
Renée VIVIEN
Sillages
1908
PENDANT QU’ELLE DORMAIT
Vous avez entrouvert vos lèvres cette nuit 12
Et j’ai cru que c’était pour des paroles basses, 12
Mais vous avez laissé retomber vos mains lasses… 12
Vous avez soupiré, c’était à peine un bruit. 12
5 Moi je vous regardais, je regardais cet ambre 12
Rouge et cet or profond que sont vos doux cheveux… 12
Je tenais dans mes mains le plus cher de mes vœux, 12
L’Amour lui-même était présent dans notre chambre. 12
Je ne m’endormais plus pour voir votre sommeil 12
10 Semblable au rocher calme où le vent dur s’émousse… 12
Dans l’émerveillement d’une nuit aussi douce, 12
J’ai cru que jamais ne renaîtrait le soleil. 12
J’aurais parlé, mais vous vous êtes retournée, 12
Car le sommeil s’était emparé de vos yeux, 12
15 Vous dormiez, bienheureuse à la façon des Dieux, 12
Et vous ne m’aimiez plus… J’étais abandonnée… 12
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