Métrique en Ligne
VIV_6/VIV221
Renée VIVIEN
Flambeaux éteints
1906
LES ROSES SONT ENTRÉES
Ma brune aux yeux dorés, ton corps d’ivoire et d’ambre 12
A laissé des reflets lumineux dans la chambre 12
Au-dessus du jardin. 6
Le ciel clair de minuit, sous mes paupières closes, 12
5 Rayonne encor… Je suis ivre de tant de roses 12
Plus rouges que le vin. 6
Délaissant leur jardin, les roses m’ont suivie… 12
Je bois leur souffle bref, je respire leur vie, 12
Toutes, elles sont là. 6
10 C’est le miracle… Les étoiles sont entrées, 12
Hâtives, à travers les vitres éventrées 12
Dont l’or fondu coula. 6
Maintenant, parmi les roses et les étoiles, 12
Te voici dans ma chambre, abandonnant tes voiles, 12
15 Et ta nudité luit. 6
Sur mes yeux s’est posé ton regard indicible… 12
Sans astres et sans fleurs, je rêve l’impossible 12
Dans le froid de la nuit. 6
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