Métrique en Ligne
VIV_5/VIV217
Renée VIVIEN
À l'heure des mains jointes
1906
VOICI MON MAL
Parmi mes lys fanés je songe que c’est toi 12
Qui me fis le plus grand chagrin d’amour, Venise ! 12
Tu m’as trahie autant qu’une femme et conquise 12
En me prenant ma force, et mon rêve et ma foi. 12
5 … Je ne cherche plus rien dans Venise : l’ivresse 12
Des beaux palais n’est plus en moi ; le chant banal 12
Des gondoliers me fait haïr le Grand Canal, 12
Et je n’espère plus aimer la Dogaresse. 12
Voici mon mal : il est négligeable et profond. 12
10 Rendue indifférente à la beauté que j’aime, 12
J’erre, portant le deuil éternel de moi-même, 12
Parce que je n’ai pas de lauriers à mon front. 12
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