Métrique en Ligne
VIV_4/VIV151
Renée VIVIEN
La Vénus des Aveugles
1904
LE LABYRINTHE
J’erre au fond d’un savant et cruel labyrinthe… 12
Je n’ai pour mon salut qu’un douloureux orgueil. 12
Voici que vient la Nuit aux cheveux d’hyacinthe, 12
Et je m’égare au fond du cruel labyrinthe, 12
5 Ô Maîtresse qui fus ma ruine et mon deuil. 12
Mon amour hypocrite et ma haine cynique 12
Sont deux spectres qui vont, ivres de désespoir ; 12
Leurs lèvres ont ce pli que le rictus complique : 12
Mon amour hypocrite et ma haine cynique 12
10 Sont deux spectres damnés qui rôdent dans le soir. 12
J’erre au fond d’un savant et cruel labyrinthe, 12
Et mes pieds, las d’errer, s’éloignent de ton seuil. 12
Sur mon front brûle encor la fièvre mal éteinte… 12
Dans l’ambiguïté grise du Labyrinthe, 12
15 J’emporte mon remords, ma ruine et mon deuil… 12
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