Métrique en Ligne
VHR_3/VHR81
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES SOIRS
I
DÉCORS LIMINAIRES
LES CHAUMES
À cropetons, ainsi que les pauvres Maries 12
Des légendes de l’autrefois, 8
Par villages, sous les cieux froids, 8
Sont assises les métairies : 8
5 Chaumes teigneux, pignons crevés, carreaux fendus, 12
Souffreteuses et lamentables ; 8
Le vent siffle, par les étables 8
Et par les carrefours perdus. 8
À cropetons, ainsi que les vieilles dolentes, 12
10 Avec leurs cannes aux mentons, 8
Et leurs gestes, comme à tâtons, 8
Elles s’entrecognent branlantes, 8
Derrière un plant gelé d’ormes et de bouleaux, 12
Dont les livides feuilles mortes 8
15 Jonchent le seuil barré des portes 8
Et s’ourlent comme des copeaux. 8
À cropetons, ainsi que les mères meurtries 12
Par les douleurs de l’autrefois, 8
Aux flancs bossus des talus froids, 8
20 Et des sentes endolories, 8
Pendant les deuils de brume et d’envoûtement noir 12
Et les novembrales semaines, 8
Ô les tant pauvres par les plaines, 8
Ô les si tristes dans le soir ! 8
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