Métrique en Ligne
VHR_3/VHR103
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES DÉBÂCLES
1888
DÉFORMATION MORALE
PIEUSEMENT
La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice. 12
Et je lève mon cœur aussi, mon cœur nocturne, 12
Seigneur, mon cœur ! vers ton pâle infini vide, 11
Et néanmoins je sais que tout est taciturne 12
5 Et qu’il n’existe rien dont ce cœur meurt, avide ; 12
Et je te sais mensonge et mes lèvres te prient 12
Et mes genoux ; je sais et tes grandes mains closes 12
Et tes grands yeux fermés aux désespoirs qui crient, 12
Et que c’est moi, qui seul, me rêve dans les choses ; 12
10 Sois de pitié, Seigneur, pour ma toute démence, 12
J’ai besoin de pleurer mon mal vers ton silence !… 12
La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice ! 12
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