Métrique en Ligne
VER_9/VER377
Paul VERLAINE
PARALLÈLEMENT
1889
APPENDICE I
Projet en l’air
À Ernest Delahaye.
Il fait bon supinément, 7
Mi-dormant, 3
Dans l’aprication douce 7
D’un déjeuner modéré, 7
5 Digéré 3
Sur un lit d’herbe et de mousse, 7
Bon songer et bon rêver 7
Et trouver 3
Toute fin et tout principe 7
10 Dans les flocons onduleux, 7
Roses, bleus 3
Et blancs d’une lente pipe. 7
L’éternel problème ainsi 7
Éclairci, 3
15 Philosopher est de mise 7
Sur maint objet réclamant 7
Moindrement 3
La synthèse et l’analyse… 7
Je me souviens que j’aimais 7
20 À jamais 3
(Pensais-je à seize ans) la Gloire, 7
À Thèbes pindariser, 7
Puis oser 3
Ronsardiser sur la Loire, 7
25 Ou bien être un paladin 7
Gai, hautain, 3
Dur aux félons, qui s’avance 7
Toujours la lance en arrêt ! 7
J’ai regret 3
30 À ces bêtises d’enfance… 7
La femme ? En faut-il encor ? 7
Ce décor 3
Trouble un peu le paysage 7
Simple, petit et surtout 7
35 De bon goût 3
Qu’à la fin prise le sage. 7
À vingt ans, même à trente ans, 7
J’eus le temps 3
De me plaire aux mines gentes, 7
40 Et d’écouter les propos 7
Faux mais beaux, 3
Sexe alme, que tu nous chantes… 7
La Politique, ah, j’en fis ! 7
Mon avis ? 3
45 Zut et bran ! L’amitié seule 7
Est restée, avec l’espoir 7
De me voir 3
Un jour sauvé de la gueule 7
De cet ennui sans motif 7
50 Par trop vif, 3
Qui des fois bâille, l’affreuse ! 7
Et de m’endormir, que las ! 7
Dans tes bras, 3
Éternité bienheureuse. 7
55 Tire-lire et chante-clair ! 7
Voix de l’air 3
Et des fermes, cette aurore 7
Que la Mort nous révéla, 7
Dites-la 3
60 Si douce d’un los sonore ! 7
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