Métrique en Ligne
VER_8/VER545
Paul VERLAINE
BONHEUR
1891
XXXII
La cathédrale est majestueuse 9
Que j'imagine en pleine campagne, 9
Sur quelque affluent de quelque Meuse 9
Non loin de l'Océan qu'il regagne, 9
5 L'Océan pas vu que je devine 9
Par l'air chargé de sols et d'aromes. 9
La croix est d'or dans la nuit divine 9
D'entre l'envol des tours et des dômes ; 9
Des angélus font aux campaniles 9
10 Une couronne d'argent qui chante ; 9
De blancs hibous, aux longs cris graciles, 9
Tournent sans fin de sorte charmante ; 9
Des processions jeunes et claires 9
Vont et viennent de porches sans nombre, 9
15 Soie et perles de vivants rosaires, 9
Rogations pour de chers fruits d'ombre. 9
Ce n'est pas un rêve ni la vie, 9
C'est ma belle et ma chaste pensée, 9
Si vous voulez, ma philosophie, 9
20 Ma mort choisie ainsi déguisée. 9
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