Métrique en Ligne
VER_7/VER327
Paul VERLAINE
AMOUR
1888
LUCIEN LÉTINOIS
XXIII
O Nouvelle-Forêt ! nom de féerie et d’armes ! 12
Le mousquet a souvent rompu philtres et charmes 12
Sous tes rameaux où le rossignol s’effarait. 12
O Shakspeare ! ô Cromwell ! ô Nouvelle-Forêt ! 12
5 Non désormais joli seulement, plus tragique 12
Ni magique, mais, par une aimable logique, 12
Encadrant Lymington, vieux bourg, le plus joli 12
Et le plus vieux des bourgs jadis guerriers, d’un pli 12
D’arbres sans nombre vains de leur grâce hautaine, 12
10 Avec la mer qui rêve haut, pas très lointaine, 12
Comme un puissant écho des choses d’autrefois. 12
J’y vécus solitaire, ou presque, quelques mois, 12
Solitaire et caché, – comme, tapi sous l’herbe, 12
Tout ce passé dormant aux pieds du bois superbe, – 12
15 Non sans, non plus, dans l’ombre et le silence tiers, 12
Moi, le cri sourd de mes avant-derniers hiers, 12
Passion, ironie, atroce grosse joie ! 12
Non sans, non plus, sur la dive corde de soie 12
Et d’or du cœur désormais pur, cette chanson, 12
20 La meilleure ! d’amour filial au frisson 12
Béni certes. – O ses lettres dans la semaine 12
Par la boite vitrée, et que fou je promène, 12
Fou de plaisir, à travers bois, les relisant 12
Cent fois. – Et cet Ivry-commune d’à-présent. 12
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