Métrique en Ligne
VER_7/VER305
Paul VERLAINE
AMOUR
1888
LUCIEN LÉTINOIS
I
Mon fils est mort. J’adore, ô mon Dieu, votre loi. 12
Je vous offre les pleurs d’un cœur presque parjure ; 12
Vous châtiez bien fort et parferez la foi 12
Qu’alanguissait l’amour pour une créature. 12
5 Vous châtiez bien fort. Mon fils est mort, hélas ! 12
Vous me l’aviez donné, voici que votre droite 12
Me le reprend à l’heure où mes pauvres pieds las 12
Réclamaient ce cher guide en cette route étroite. 12
Vous me l’aviez donné, vous me le reprenez : 12
10 Gloire à vous ! J’oubliais beaucoup trop votre gloire 12
Dans la langueur d’aimer mieux les trésors donnés 12
Que le Munificent de toute cette histoire. 12
Vous me l’aviez donné, je vous le rends très pur, 12
Tout pétri de vertu, d’amour et de simplesse. 12
15 C’est pourquoi, pardonnez, Terrible, à celui sur 12
Le cœur de qui, Dieu fort, sévit cette faiblesse. 12
Et laissez-moi pleurer et faites-moi bénir 12
L’élu dont vous voudrez certes que la prière 12
Rapproche un peu l’instant si bon de revenir 12
20 A lui dans Vous, Jésus, après ma mort dernière. 12
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