Métrique en Ligne
VER_6/VER239
Paul VERLAINE
JADIS ET NAGUÈRE
1884
JADIS
SONNETS ET AUTRES VERS
ALLÉGORIE
A Jules Valadon.
Despotique, pesant, incolore, l’Été, 12
Comme un roi fainéant présidant un supplice, 12
S’étire par l’ardeur blanche du ciel complice 12
Et bâille. L’homme dort loin du travail quitté. 12
5 L’alouette, au matin, lasse n’a pas chanté. 12
Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse. 12
Ou ride cet azur implacablement lisse 12
Où le silence bout dans l’immobilité. 12
L’âpre engourdissement a gagné les cigales 12
10 Et sur leur lit étroit de pierres inégales 12
Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus. 12
Une rotation incessante de moires 12
Lumineuses étend ses flux et ses reflux… 12
Des guêpes, ça et là volent, jaunes et noires. 12
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