Métrique en Ligne
VER_5/VER182
Paul VERLAINE
SAGESSE
1881
II
IV
III
– Il faut m’aimer ! Je suis l’universel Baiser, 12
Je suis cette paupière et je suis cette lèvre 12
Dont tu parles, ô cher malade, et cette fièvre 12
Qui t’agite, c’est moi toujours ! Il faut oser 12
5 M’aimer ! Oui, mon amour monte sans biaiser 12
Jusqu’où ne grimpe pas ton pauvre amour de chèvre, 12
Et t’emportera, comme un aigle vole un lièvre, 12
Vers des serpolets qu’un ciel cher vient arroser. 12
O ma nuit claire ! ô tes yeux dans mon clair de lune ! 12
10 O ce lit de lumière et d’eau parmi la brune ! 12
Toute celle innocence et tout ce reposoir ! 12
Aime-moi ! Ces deux mots sont mes verbes suprêmes, 12
Car étant ton Dieu tout-puissant, je peux vouloir, 12
Mais je ne veux d’abord que pouvoir que tu m’aimes. 12
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