Métrique en Ligne
VER_5/VER180
Paul VERLAINE
SAGESSE
1881
II
IV
I
Mon Dieu m’a dit : Mon fils, il faut m’aimer. Tu vois 12
Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne, 12
Et mes pieds offensés que Madeleine baigne 12
De larmes, et mes bras douloureux sous le poids 12
5 De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix, 12
Tu vois les clous, le fiel, l’éponge et tout t’enseigne 12
A n’aimer, en ce monde amer où la chair règne, 12
Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix. 12
Ne t’ai-je pas aimé jusqu’à la mort moi-même, 12
10 O mon frère en mon Père, ô mon fils en l’Esprit, 12
Et n’ai-je pas souffert, comme c’était écrit ? 12
N’ai-je pas sangloté ton angoisse suprême 12
Et n’ai-je pas sué la sueur de tes nuits, 12
Lamentable ami qui me cherches où je suis ?» 12
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