Métrique en Ligne
VER_30/VER892
Paul VERLAINE
FEMMES
1890
XV
GAMINERIES
Depuis que ce m'est plus commode 8
De baiser en gamin, j'adore 8
Cette manière et l'aime encore 8
Plus quand j'applique la méthode 8
5 Qui consiste à mettre mes mains 8
Bien fort sur ton bon gros cul frais, 8
Chatouille un peu conçue exprès, 8
Pour mieux entrer dans tes chemins. 8
Alors ma queue est en ribote 8
10 De ce con, qui, de fait, la baise, 8
Et de ce ventre qui lui pèse 8
D'un poids salop — et ça clapote, 8
Et les tétons de déborder 8
De la chemise lentement 8
15 Et de danser indolemment, 8
Et de mes yeux comme bander, 8
Tandis que les tiens, d'une vache, 8
Tels ceux-là des Junons antiques. 8
Leur fichent des regards obliques, 8
20 Profonds comme des coups de hache, 8
Si que je suis magnétisé 8
Et que mon cabochon d'en bas, 8
Non toutefois sans quels combats ? 8
Se rend tout à fait médusé. 8
25 Et je jouis et je décharge 8
Dans ce vrai cauchemar de viande 8
À la fois friande et gourmande 8
Et tour à tour étroite et large, 8
Et qui remonte et redescend 8
30 Et rebondit sur mes roustons 8
En sauts où mon vit à tâtons 8
Pris d'un vertige incandescent 8
Parmi des foutres et des mouilles 8
Meurt, puis revit, puis meurt encore, 8
35 Revit, remeurt, revit encore 8
Par tout ce foutre et que de mouilles ! 8
Cependant que mes doigts, non sans 8
Te faire un tas de postillons, 8
Légers comme des papillons 8
40 Mais profondément caressants 8
Et que mes paumes de tes fesses 8
Froides modérément tout juste 8
Remontent lento vers le buste 8
Tiède sous leurs chaudes caresses. 8
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