Métrique en Ligne
VER_28/VER878
Paul VERLAINE
POÈMES DIVERS
1890-1895
ÉPILOGUE
MORT !
Les Armes ont tu leurs ordres en attendant 12
De vibrer à nouveau dans des mains admirables 12
Ou scélérates, et, tristes, le bras pendant, 12
Nous allons, mal rêveurs, dans le vague des Fables. 12
5 Les Armes ont tu leurs ordres qu’on attendait 12
Même chez les rêveurs mensongers que nous sommes, 12
Honteux de notre bras qui pendait et tardait, 12
Et nous allons, désappointés, parmi les hommes. 12
Armes, vibrez ! mains admirables, prenez-les, 12
10 Mains scélérates à défaut des admirables ! 12
Prenez-les donc et faites signe aux En-allés 12
Dans les fables plus incertaines que les sables. 12
Tirez du rêve notre exode, voulez-vous ? 12
Nous mourons d’être ainsi languides, presque infâmes ! 12
15 Armes, parlez ! Vos ordres vont être pour nous 12
La vie enfin fleurie au bout, s’il faut, des lames. 12
La mort que nous aimons, que nous eûmes toujours 12
Pour but de ce chemin où prospèrent la ronce 12
Et l’ortie, ô la mort sans plus ces émois lourds, 12
20 Délicieuse et dont la victoire est l’annonce ! 12
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