Métrique en Ligne
VER_28/VER862
Paul VERLAINE
POÈMES DIVERS
1890-1895
ÉPILOGUE
EN MANIÈRE D'ADIEUX
À LA POÉSIE « PERSONNELLE »
Ainsi donc, adieu, cher moi-même, 8
Que d'honnêtes gens ont blâmé, 8
Les pauvres ! d'avoir trop aimé, 8
Trop flatté (dame, quand on aime !), 8
5 Adieu, cher moi, chagri et joie 8
Dont j'ai, paraît-il, tant parlé 8
Qu'on n'en veut plus, que c'est réglé ! 8
Désormais faut que je me noie 8
Au sein — comment dit-on cela ? — 8
10 De l'Art Impersonnel, et, digne, 8
Que j'assume un sang-froid insigne 8
Pour te chanter, ô Walhalla, 8
Pour, Bouddha, célébrer tes rites 8
Et vos coutumes, tous pays ! 8
15 Et, le mien de pays, ô hiss ! 8
Dire tes torts et tes mérites, 8
Et dans des drames palpitants, 8
Parmi des romans synthétiques 8
Ou bien, alors, analytiques, 8
20 M'étendre en tropes embêtants ! 8
Adieu, cher moi-même en retraite, 8
C'est un peu déjà du tombeau 8
Qui nous guigne à travers ce beau 8
Projet vers l'art de seule tête, 8
25 Adieu, le Cœur ! Il n'en faut plus : 8
C'est un peu déjà de la terre 8
Sur la Tête… et son art… austère, 8
Que ces « adieux irrésolus ». 8
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