Métrique en Ligne
VER_19/VER902
Paul VERLAINE
Hombres (hommes)
1891
X
Autant certes la femme gagne 8
À faire l’amour en chemise, 8
Autant alors cette compagne 8
Est-elle seulement de mise 8
5 À la condition expresse 8
D’un voile, court, délinéant 8
Cuisse et mollet, téton et fesse 8
Et leur truc un peu trop géant. 8
Ne s’écartant de sorte nette, 8
10 Qu’en faveur du con, seul divin, 8
Pour le coup et pour la minette, 8
Et tout le reste, en elle est vain 8
À bien considérer les choses, 8
Ce manque de proportions, 8
15 Ces effets trop blancs et trop roses… 8
Faudrait que nous en convinssions, 8
Autant le jeune homme profite 8
Dans l’intérêt de sa beauté, 8
Prêtre d’Éros ou néophyte 8
20 D’aimer en toute nudité. 8
Admirons cette chair splendide, 8
Comme intelligente, vibrant, 8
Intrépide et comme timide 8
Et, par un privilège grand 8
25 Sur toute chair, la féminine 8
Et la bestiale – vrai beau ! – 8
Ô cette grâce qui fascine 8
D’être multiple sous la peau 8
Jeu des muscles et du squelette 8
30 Pulpe ferme, souple tissu, 8
Elle interprète, elle complète 8
Tout sentiment soudain conçu. 8
Elle se bande en la colère, 8
Et raide et molle tour à tour, 8
35 Souci de se plaire et de plaire, 8
Se tend et détend dans l’amour. 8
Et quand la mort la frappera 8
Cette chair qui me fut un dieu, 8
Comme auguste, elle fixera 8
40 Ses éléments, en marbre bleu ! 8
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