Métrique en Ligne
VER_19/VER899
Paul VERLAINE
Hombres (hommes)
1891
VII
Monte sur moi comme une femme 8
Que je baiserais en gamin 8
Là. C’est cela. T’es à ta main ? 8
Tandis que mon vît t’entre, lame 8
5 Dans du beurre, du moins ainsi 8
Je puis te baiser sur la bouche, 8
Te faire une langue farouche 8
Et cochonne, et si douce, aussi ! 8
Je vois tes yeux auxquels je plonge 8
10 Les miens jusqu’au fond de ton cœur 8
D’où mon désir revient vainqueur 8
Dans une luxure de songe. 8
Je caresse le dos nerveux, 8
Les flancs ardents et frais, la nuque, 8
15 La double mignonne perruque 8
Des aisselles, et les cheveux ! 8
Ton cul à cheval sur mes cuisses 8
Les pénètre de son doux poids 8
Pendant que s’ébat mon lourdois 8
20 Aux fins que tu te réjouisses, 8
Et tu te réjouis, petit, 8
Car voici que ta belle gourlegaule 8
Jalouse aussi d’avoir son rôle, 8
Vite, vite, gonfle, grandit, 8
25 Raidit… Ciel ! la goutte, la perle 8
Avant-courrière vient briller 8
Au méat rose : l’avaler, 8
Moi, je le dois, puisque déferle 8
Le mien de flux, or c'est mon lot 8
30 De faire tôt d’avoir aux lèvres 8
Ton gland chéri tout lourd de fièvres 8
Qu’il décharge en un royal flot. 8
Lait suprême, divin phosphore 8
Sentant bon la fleur d’amandier, 8
35 Où vient l’âpre soif mendier, 8
La soif de toi qui me dévore 8
Mais il va, riche et généreux, 8
Le don de ton adolescence, 8
Communiant de ton essence, 8
40 Tout mon être ivre d’être heureux. 8
logo du CRISCO logo de l'université