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VER_15/VER476
Paul VERLAINE
DÉDICACES
1890
LXXXII
A M. LE DOCTEUR CHAUFFART
LE poète n’est parbleu pas ce que l’on croit. 12
Il n’a que quand il veut toutes les ignorances 12
Sans trop d’âpre verdeur ou de préjugés rances 12
Et parfois même il sent profond et pense droit. 12
5 Son regard va, cruel et précis comme un doigt 12
Et sa tête, qui sait mûrir les apparences, 12
Taisant soudain ses bruits de peurs et d’espérances, 12
Voit terriblement clair à ce qu’autrui lui doit. 12
Non son cœur, proie intarissable à l’infortune, 12
10 Mais sa tête, après tout auguste, et cætera, 12
Et dès lors pour beaucoup s’amasse une rancune 12
Qui saura s’assouvir, advienne que pourra. 12
Mais, ô fraîcheur ! pour quelques-uns elle recense 12
Et réserve, à tout prix ! quelle reconnaissance ! 12
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