Métrique en Ligne
VER_12/VER599
Paul VERLAINE
ODES EN SON HONNEUR
1893
III
L’écartement des bras m’est cher, presque plus cher 12
Que l’écartement autre : 6
Mer puissante et que belle et que bonne de chair, 12
Quel appât est la vôtre ! 6
5 O seins, mon grand orgueil, mon immense bonheur, 12
Purs, blancs, joie et caresse, 6
Volupté pour mes yeux et mes mains et mon cœur 12
Qui bat de votre ivresse, 6
Aisselles, fins cheveux courts qu’ondoie un parfum 12
10 Capiteux où je plonge, 6
Cou gras comme le miel, ambré comme lui, qu’un 12
Dieu fit bien mieux qu’en songe, 6
Fraîcheur enfin des bras endormis et rêveurs 12
Autour de mes épaules, 6
15 Palpitants et si doux d’étreinte à mes ferveurs 12
Toutes à leurs grands rôles, 6
Que je ne sais quoi pleure en moi, peine et plaisir, 12
Plaisir fou, chaste peine, 6
Et que je ne puis mieux assouvir le désir 12
20 De quoi mon âme est pleine 6
Qu’en des baisers plus langoureux et plus ardents 12
Sur le glorieux buste 6
Non sans un sentiment comme un peu triste dans 12
L’extase comme auguste ! 6
25 Et maintenant vers l’ombre blanche – et noire un peu, 12
L’amour il peut détendre 6
Plus par en bas et plus intime son fier jeu 12
Dès lors naïf et tendre ! 6
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