POÈMES DE LA PRISON |
L'ARCHE |
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La mort rôde, Seigneur, comme un loup dans les bois. |
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Nous respirons l'écœurement de son haleine |
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partout, la chair a peur et l'âme est aux abois. |
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Le ciel même, où le Père étendait son domaine |
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de calme amour, le ciel est un buisson ardent. |
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Les peuples, affolés, fuient au hasard des plaines. |
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Et moi, dans ma prison, plus que tous impuissant, |
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je tends vers Vous des mains qui voudraient protéger. |
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Combien de sang, la nuit, tout bas, coule, innocent! |
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S'ils errent, dents serrées, sous un ciel toujours sourd, |
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ceux que j'aime, s'ils ont loin de moi naufragé, |
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abritez-les, Seigneur, arche des mauvais jours ! |
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Après de le bombardement Châlons-sur-Marne.
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