POÈMES DE L'ATTENTE MORNE |
L'ASSASSIN DES JOURS |
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Quel rêve suspendit sa noire chevauchée ? |
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Tout dort. Silence. Une lune, complice, luit. |
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Où sont les morts ? seul, dans l'horloge mal timbrée, |
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le temps, à dents de souris, grignote la nuit. |
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Je me réveille brusque, et tel qu'un assassin |
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devant ce grand corps nu du monde sans défense. |
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Ah ! que n'ai-je des mains d'étrangleur du destin, |
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ces mains, du vieux forçat la suprême espérance ! |
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Demain n'est qu'un fœtus au ventre des ténèbres. |
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Toi qui sais le secret des feuilles de l'armoise, |
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ne vas-tu le guider vers les fleuves funèbres, |
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ce demain que le crime avant l'aube apprivoise ? |
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