Métrique en Ligne
VEN_1/VEN46
Henri VENDEL
Chants du couvre-feu
1945
POÈMES DE L'ATTENTE MORNE
LA MER
A Pierre BÉARN.
Par la guerre enfantés du ventre des navires, 12
les cadavres en vain tombent dans les abîmes. 12
En vain, fleuves errants, toujours grossis, nos crimes 12
mêlent un limon rouge au flux qui te déchire. 12
5 Telle est, immensément, ta farouche amertume 12
que nul ne te pollue, o pure, chaste mer. 12
Pourquoi baigner nos cœurs de ta sauvage écume, 12
usant comme un galet ce mal où je me perds ? 12
Déferle sur nos jours, et d'un raz de marée 12
10 formidable, tes vagues hurlant de colère, 12
purifie la terre de l'homme — à tout jamais ! 12
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