Métrique en Ligne
VEN_1/VEN35
Henri VENDEL
Chants du couvre-feu
1945
POÈMES DE L'ATTENTE MORNE
LE VENT QUI PEIGNE…
Le vent qui peigne la fumée, 8
l'amour dont la chanson fut vaine 8
et le massacre des armées, 8
tant de vies, Père, tant de haines 8
5 qu'un peu de soleil évapore 8
ainsi qu'une brume d'aurore… 8
Ne sont-ils dignes de vos soins, 8
les pas des hommes éphémères 8
qu'un dur destin tient en son poing ? 8
10 Les nues accourent aux fontaines, 8
mais où va l'eau de la rivière 8
qui ne sut demeurer en mer ? 8
Où va le fleuve des armées 8
dont le flot roule de si loin 8
15 qu'il coule sans finir jamais ? 8
Le vent qui peigne la fumée, 8
ne fane-t-il aussi le foin ? 8
Aux soldats las, de vains combats, 8
Seigneur, et d'épuisants parcours, 8
20 accordez, avant le trépas, 8
de faire halte en votre Amour. 8
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