Métrique en Ligne
VEN_1/VEN29
Henri VENDEL
Chants du couvre-feu
1945
POÈMES DE L'ATTENTE MORNE
LE PONT PUTTE-SAVATE
A Mlle Germaine MAILLET.
Par le vieux pont Putte-Savate 8
errent les siècles disparates, 8
combien de dames et d'amour, 8
mais, plus encor, combien de peines ? 8
5 Ce sont les pas de tous les jours, 8
et non les talons de la reine, 8
qui marquent la terre d'empreintes. 8
Les hommes coulent comme l'eau 8
sous le vieux pont Putte-Savate, 8
10 et ne sais quel plus lourd bateau 8
que ce cœur trahi par la vie… 8
Traînant désirs, pillages, craintes, 8
la guerre passe, et la folie. 8
Hélas tant d'hommes qui se battent, 8
15 qui peinent, prient, rêvent, bâtissent, 8
laisseront moins de trace au monde 8
que cette eau paresseuse, lisse 8
sous le vol brisé de l'aronde. 8
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