POÈMES DE LA GUERRE |
L'ESPOIR AUX MORTS |
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Vers quels destins, pleins d'ombre et de soleils magiques, |
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aveugles, errent-ils, les peuples dont la trace |
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est de cendre ? Ils vont, lourds d'angoisses, de menaces, |
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poursuivis par le vol des oiseaux maléfiques. |
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Migrations ? fols tourbillons ? vengeance ? haine ? |
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L'homme est parti, lâchant les fauves de leurs cages. |
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Tous les maux oubliés rôdent par les villages, |
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le sang des innocents troublera les fontaines… |
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O vous, demeurés seuls dans les vieux cimetières, |
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morts, obstinés gardiens de nos défuntes gloires, |
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vous qui remémorez entre vous notre histoire, |
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soyez le bouclier, ossements, de la terre. |
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Seraient-ils vains, au Jugement, tous les efforts |
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que firent les saints clairs et les calmes héros ? |
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Les vainqueurs de jadis nous tendent leurs flambeaux. |
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Ah ! temps si noir qu'il n'est espoir que dans les morts ! |
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