POÈMES DE L'EXIL |
LE CHEMINEAU |
A Pierre LELIÈVRE.
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Appel des trains dans la nuit. Vers quelle aventure ? |
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Pèlerin, n'es-tu pas saoul des terres promises ? |
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Les rats mangèrent le grain avant la glanure : |
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ton espoir, il s'envola comme balle en bise. |
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Dormir ! dormir tu n'aspires plus qu'au repos, |
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mais de quel droit ? quels travaux t'ont rendu si las ? |
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Qu'as-tu fait de tes jours, de tes joies, de tes maux ? |
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dis quel butin, et sur les crêtes quels combats ? |
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Tes mains sont vides. Sac au dos ! Par les chemins, |
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les champs, les bois et les déserts vers les mirages, |
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marche ! Les soleils naîtront de nouveaux matins, |
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et si tes pas jamais n'atteignent le rivage, |
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si tu dois succomber avant le terme, écoute, |
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chemineau, l'appel des horizons : meurs en route ! |
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