Métrique en Ligne
VEN_1/VEN12
Henri VENDEL
Chants du couvre-feu
1945
POÈMES DE LA GUERRE
LA VILLE INCENDIÉE
A Jacques GREBER.
La ville, si paisible, a flambé comme une âme, 12
la petite ville endormie. De hautes flammes 12
ont tordu sous le ciel l'immense chevelure 12
des désirs que celait son immobilité. 12
5 Elle est nue maintenant et montre ses brûlures. 12
Ce qui fut joie, intimité, 8
n'est plus qu'un amas monotone 8
dont le vol des corbeaux s'étonne. 8
Tout gît. Seules, filles du feu, les cheminées, 12
10 comme des bras levés qui réclament justice, 12
parmi les éboulis, la boue, les graminées, 12
jaillissent. Les hommes sont vaincus, mais les choses 12
crient vers le ciel, de tout l'éclat des cicatrices. 12
La ville, endormie dans sa vie, 8
15 la ville aux roses d'incendie, 8
la ville est morte et ne repose. 8
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