POÈMES DE L'EXIL |
LE PAUVRE DU SEIGNEUR |
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Les palais tomberont, et l'or au fond des mers… |
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Je serai seul, recru de fatigue et de maux, |
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je serai nu sous les lambeaux de ma misère, |
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je serai seul avec mon cœur et d'humbles mots. |
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Alors, quand je viendrai, Seigneur, tendre la main, |
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poudreux, boitant, fourbu, comme un gueux des chemins |
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qui n'a plus que la peau, ses os et son bâton, |
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Vous ne jetterez pas à mon âme un quignon, |
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mais Vous direz : « Mon pauvre, je te reconnais. |
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Sois bienheureux, toi que les guerres dépouillèrent, |
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car te voilà toi-même enfin ! — et tu renais |
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béni, comme Adam nu, de posséder la terre. » |
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