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La nuit sombre, un instant, s'est faite autour de moi |
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Mais je l'ai dissipée en déployant mes ailes ! |
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Me voici, moi, déesse aux fécondes mamelles. |
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France ! O noble pays, France, réveille-toi ! |
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Les feux de la raison, au milieu de l'espace, |
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Ont guidé mon essor, éclairé mon chemin ; |
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J'accomplis en venant, les ordres du Destin, |
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Je répands ses bienfaits et j'en marque la trace. |
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Autour de mon drapeau, venez tous vous unir ; |
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J'ai pour devise Amour, Droit, Justice, Espérance. |
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Liberté ! Liberté ! que ton règne commence, |
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J'apporte le bonheur, le salut, l'avenir. |
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Mon souffle tout puissant renverse l'égoïsme, |
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J'abolis ces deux mots, Esclavage, Douleur ; |
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Sous mon regard d'acier, je courbe l'imposteur |
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Et mon bras ; lorsqu'il frappe, atteint le despotisme. |
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Nous allons voir enfin grandir l'humanité, |
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Et des erreurs des rois se déchirer la trame |
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Du Progrès ici-bas, moi seule, je suis l'âme ! |
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A moi, siècles nouveaux, temps de prospérité ! |
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Le peuple désormais portera sa couronne ; |
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Il fut pendant longtemps serviteur et valet, |
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Mais, relevant ce front qui naguère tremblait, |
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Aux princes il dira : « Je suis maître et j'ordonne ! |
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« Je ne veux plus souffrir comme par le passé |
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» Et, machine vivante, être encor votre dupe ; |
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» L'ouvrier vaut autant que celui qui l'occupe. |
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» L'instant de la revanche est enfin commencé, |
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» Il faut à nos poumons un air semblable au vôtre. |
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» Ne sommes-nous pas tous des frères, des amis ? |
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» Aux mêmes règlements que chacun soit soumis, |
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» Pour arriver au bien, marchons l'un près de l'autre ; |
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» Que le talent partout ait sa place au grand jour, |
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» Que le mérite seul devienne une noblesse, |
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» Que l'homme, par lui-même, obtienne la richesse, |
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» Que courage, travail, vertu trouvent leur tour. |
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» Allons, messieurs, tendez la main au prolétaire, |
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» Pour le vrai citoyen, il n'existe qu'un rang, |
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» Et, ce but, nous l'avons payé de notre sang, |
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» Malheur à qui voudrait le vaincre ou s'y soustraire ! » |
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