Métrique en Ligne
TRA_1/TRA4
Gabriel TRARIEUX
CONFITEOR
1891
LES ARABESQUES
LES MOUETTES
O Mouettes ! ô passagères, 8
Mystérieux et blancs oiseaux, 8
Rasant de vos ailes légères 8
L'or des sables, le bleu des eaux ; 8
5 Vous que, dans les calmes lagunes, 8
En essaims clairs et palpitants, 8
Sur les rocs, aux pointes des dunes, 8
On voit se poser par instants ; 8
Et qui, toutes, quand le sol tremble 8
10 Sous les pas rares d'un passant, 8
Aussitôt, sur la brise, ensemble, 8
Fuyez d'un essor frémissant ; 8
Mélancoliques et sauvages 8
Amantes de l'infini bleu, 8
15 Qui ne quittez l'ombre des plages 8
Que pour rôder sur l'onde en feu, 8
Le Rêveur qu'égaye, ô Mouettes, 8
Votre vol aux méandres fous, 8
Demande parfois qui vous êtes : 8
20 Mouettes, qui donc êtes-vous ?… 8
Qui sait ? Peut-être des fantômes : 8
Les Ombres des vieux matelots 8
Partis pour de lointains royaumes 8
Et tombés au gouffre des flots, 8
25 Dont les âmes, après leur vie, 8
Fidèles à leurs deux amours, 8
Reviennent hanter la patrie 8
Et la mer de leurs premiers jours. 8
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