LA RITOURNELLE DES AMOUREUX |
« Si les roses pouvaient… » |
(PAUL BOURGET.)
|
|
|
Si, pour tromper mon mal, je murmurais aux bêtes |
12 |
|
L'inconsolable chant de mes douleurs secrètes, |
12 |
|
Les bêtes se seraient plus douces, et leurs yeux |
12 |
|
Me luiraient d'un éclair de tendresse anxieux ; |
12 |
5 |
Si je disais aux bois, si je disais aux brises |
12 |
|
Le vertige immortel où les âmes sont prises, |
12 |
|
Les brises se tairaient frémissantes ; les bois |
12 |
|
Pour bercer ma langueur trouveraient une voix ; |
12 |
|
Les flots, si quelque soir les flots pouvaient m'entendre, |
12 |
10 |
Feraient plus tendre encor leur caresse si tendre ; |
12 |
|
Si je venais vers eux, les roses et les lis |
12 |
|
Ouvriraient sur mes pas leurs calices pâlis, |
12 |
|
Et la pitié ferait, au son de mes prières, |
12 |
|
Trembler comme un soupir au cœur même des pierres… |
12 |
|
15 |
Mais mon cri le plus vrai, mais mon chant le plus doux, |
12 |
|
O Chère, monte en vain, puisqu'il monte vers Vous !… |
12 |
|