Métrique en Ligne
THL_1/THL9
Raymond de la TAILHÈDE
LES POÉSIES
Édition définitive
1887-1926
LES ODES
LE DEUXIÈME LIVRE DES ODES
(1895-1918)
ODE IV
CHANT DE VICTOIRE
Victoire aux ailes d'or ! Victoire ! 8
Nouveau soleil prodigieux 8
En qui mon esprit voulait croire 8
Avant qu'il éblouît mes yeux, 8
5 Te voilà donc, ô Magnifique ! 8
Vivante, vraie et véridique, 8
Telle qu'en un temps héroïque 8
Tu te montrais à nos aïeux ! 8
Victoire ! tu n'es pas Bellone ; 8
10 Tu n'as point d'armes dans tes mains, 8
Mais de verts lauriers en couronne, 8
Gage des heureux lendemains ; 8
Des profondeurs du ciel venue, 8
Immortelle, tu fends la nue 8
15 Le front libre et la gorge nue, 8
Joie ineffable des humains ! 8
Ta tunique en ses plis mouvante, 8
Victoire ! ne recèle pas 8
Une autre moisson d'épouvante, 8
20 D'autres périls, d'autres combats ; 8
Car sur la terre où tu te poses 8
D'éternelles fleurs sont écloses ; 8
Et le sang de toutes les roses 8
Seul a ruisselé sous tes pas. 8
25 Ah ! puisse l'homme te comprendre 8
Quand, la Discorde ayant jeté 8
Son dernier brandon dans la cendre, 8
Ce n'est pas d'un ongle irrité 8
Que tu traceras, douce et fière, 8
30 Ces mots, sur l'armure guerrière, 8
En caractères de lumière : 8
« FRATERNITÉ ! FRATERNITÉ ! » 8
L'homme puisse-t-il, ô Victoire ! 8
Ne plus haïr, ne plus trahir 8
35 A tes lèvres qu'il vienne boire 8
L'Amour, ce dieu de l'avenir ! 8
Puisque aimer de la mort délivre, 8
Que de ton baiser il s'enivre ! 8
Apprends-lui maintenant à vivre, 8
40 Lui qui savait si bien mourir ! 8
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