Métrique en Ligne
TAI_1/TAI8
Laurent TAILHADE
Au pays du Mufle
1891
DOUZE BALLADES FAMILIÈRES
POUR EXASPÉRER LE MUFLE
Ballade
du marchand d’orviétan
Salutations pantaculaires d’une amitié
où la communauté des études et l’identité
des aspirations illuminent de sérénité
les dévouements du cœur.
Joséphin Péladan,
au catéchumène Stanislas de Guaita
(frère Adelphe Mercurius pour les initiés).
Voici la rue et le plantain, 8
Le jus de taupe et la merd’oie ; 8
Voici la graisse de putain, 8
Le cloporte, le ver à soie 8
5 Et le bol que Fagon emploie. 8
Ci la Bête du Gévaudan, 8
Ecco le fiel de la baudroie : 8
Voici les pieds de Péladan ! 8
Reniflez un peu ! Ni le thym, 8
10 Ni la peau d’Espagne où se choie 8
L’orgueil ducal d’un blanc tétin, 8
Ni l’ambre, ni l’huile de foie 8
Que l’Islande à Barrés envoie, 8
Ni tes narcisses, Éridan, 8
15 Au humer n’offrent tant de joie : 8
Voici les pieds de Péladan. 8
Quel charme ignoré du Bottin 8
Envoûte l’amoureuse proie ? 8
Nébo l’a dit à Trissotin. 8
20 Donc, lâchez un peu la courroie 8
De votre bourse et que l’on m’oye 8
Pour que bachelette (à son dam !) 8
Livre aux mages la petite oie, 8
Voici les pieds de Péladan ! 8
ENVOI
25 Prince d’Elseneur ou de Troie, 8
Fuyez l’œuvre d’Adolphe Adam 8
Et ces baumes que je déploie : 8
Voici les pieds de Péladan ! 8
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