Métrique en Ligne
SIL_5/SIL184
Armand SILVESTRE
LE PAYS DES ROSES
1880-1882
VERS POUR ÊTRE CHANTÉS
O GIUVENTA PRIMAVERA
LE pied blanc de l'aube a laissé 8
Des poussières d'argent sur l'herbe 8
Et mis un pleur vite effacé 8
Au cœur d'argent des lys superbes. 8
5 — O les beaux matins de printemps 8
Où le soleil, dans les rosées, 8
Allume des fleurs irisées 8
De feux légers et palpitants ! 8
Quand elle eut sur mon cœur joyeux 8
10 Mis son pied, vivante lumière, 8
Des larmes mouillèrent mes yeux 8
Et mon cœur s'en fut en poussière. 8
— O les beaux matins de printemps, 8
Où l'âme, aux fleurs appareillée, 8
15 Des baisers de l'aube mouillée, 8
S'emplit de rayons éclatants. 8
Le vent a séché sur les fleurs 8
Ce duvet brillant d'eau céleste ; 8
De celle qui causa mes pleurs, 8
20 A peine un souvenir me reste. 8
— O les beaux matins de printemps ! 8
Pour la nature et pour la vie, 8
Votre douceur, trop tôt ravie, 8
Ne dure que bien peu d'instants ! 8
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