Métrique en Ligne
SIL_3/SIL95
Armand SILVESTRE
La Gloire du souvenir
1872
III
Tel mon cœur, astre obscur que la chaleur déserte, 12
Sentait, sous ses pieds nus, rayonner la fierté, 12
Et d'un sang rajeuni la vermeille clarté, 12
Sous ses ongles, monter à ma poitrine ouverte. 12
5 — Tel mon cœur, astre obscur que la chaleur déserte 12
O torture divine, ô poids doux et sacré 12
De son corps virginal en qui la mort nous tente ! 12
Le rythme de mon souffle, à son pas mesuré, 12
S'éteignait au toucher de sa robe flottante. 12
10 — O torture divine, ô poids doux et sacré ! 12
Mais depuis combien d'ans est-elle donc passée ? 12
Rien ne marque les temps le long de mon chemin : 12
C'est pour l'éternité que mon âme est blessée, 12
Et tous les jours sont hier pour un tel lendemain ! 12
15 — Mais depuis combien d'ans est-elle donc passée ? 12
Je suis épouvanté de me sentir vivant ! 12
Ma douleur a compté tant de siècles dans l'ombre 12
Et tant de vains espoirs dans la plainte du vent ! 12
Éternel est l'adieu qui fait ma route sombre. 12
20 — Je suis épouvanté de me sentir vivant ! 12
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