Métrique en Ligne
SIL_3/SIL108
Armand SILVESTRE
La Gloire du souvenir
1872
XVI
Sous les cieux que peuplait de ses grâces robustes 12
L'héroïque troupeau des filles d'Astarté, 12
Calme, j'aurais été, durant l'éternité, 12
Le familier discret de tes formes augustes. 12
5 A l'ombre des splendeurs sereines de ton corps 12
J'aurais dormi le rêve éternel que je pleure, 12
Absous des trahisons de l'espace et de l'heure 12
Qui font tous nos pensers douloureux et discords ; 12
Et d'une mort sans fin plus douce que la vie 12
10 Ta lèvre eût mesuré, seule, l'enivrement 12
A mes sens confondus dans l'immense tourment 12
Dont Vénus embrasait l'immensité ravie. 12
O douleur !— le temps fuit ; le temps brise,— tu pars, 12
Et, des bûchers mortels dédaignant la brûlure, 12
15 Tu t'enfuis emportant, parmi ta chevelure, 12
De mes cieux déchirés tous les astres épars. 12
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