Métrique en Ligne
SIL_2/SIL87
Armand SILVESTRE
NOUVEAUX SONNETS PAÏENS
LE PARNASSE CONTEMPORAIN II
1869-1871
IV
Souvent, — et j'en frémis, — quand sur ta lèvre infâme 12
J'ai bu, dans un sanglot, d'amères voluptés, 12
Alors qu'une détresse immense prend mon âme, 12
O toi pour qui je meurs, tu dors à mes côtés ! 12
5 L'ombre épaisse envahit tes sereines beautés 12
Et jusque sous tes cils éteint tes yeux de flamme ; 12
Ton souffle égal et lent fait comme un bruit de rame : 12
— C'est ton rêve qui fuit vers des bords enchantés. 12
Repose sans remords, ô cruelle maîtresse ! 12
10 Ignore dans mes bras les pleurs de ma caresse, 12
Car tu n'es pas ma sœur, cœur à peine vivant ! 12
Mais quand la nuit a clos tes paupières meurtries, 12
Quelle pitié des cieux pour les choses flétries 12
Te rend, sous mes baisers, le sommeil d'un enfant ? 12
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