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C'était une mondaine et charmante féerie. |
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Devant nous s'étendait le jardin frais et noir, |
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Et la table semblait, scintillante et fleurie, |
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Une grande fleur rose épanouie au soir ; |
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Les rires voltigeaient sur les lèvres ; des brises |
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Légères balançaient les branches indécises |
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Et faisaient frissonner des boucles de cheveux. |
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Tout était chatoyant, diapré, lumineux |
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Et cela ressemblait à ces fêtes exquises |
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Que l'âme de Watteau rêvait pour ses marquises. |
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Pour moi, j'en jouissais, songeant à part moi-même |
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Que le luxe est parfois joli comme un poème ; |
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Et mes yeux composaient un butin précieux, |
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Car tout étincelait : les bagues et les yeux, |
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Les cristaux, les satins, les lèvres, les sourires |
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Et le vin d'or captif dans l'argent fin des buires. |
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[. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .] |
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[. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .] |
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Tout à coup le dessert éteignit ses éclats, |
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Et le dernier causeur finit son mot tout bas. |
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Debout, cambrant la taille et renversant la tête |
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Comme une jeune Muse invitée à la fête, |
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Vous chantiez comme il sied les soirs d'enchantements |
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Sous le ciel où tremblaient des pleurs de diamants. |
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Vous chantiez ; des échos s'éveillaient dans mon âme |
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Et, grave, j'écoutais ce qu'une voix de femme |
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Où l'art met le secret vibrant qu'il porte en lui |
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Ajoute de beauté frissonnante à la nuit !… |
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Telle je vous voyais [. . . . . . . . . . .] |
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Telle, longtemps avant, mes yeux d'enfant rêveur |
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Vous avaient vu passer au jardin de mon cœur. |
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Et ce fut un moment vécu loin de la terre, |
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La coupe de Thulé bue au seuil du mystère, |
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Quelque chose qui tend le cœur à le briser |
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Et que j'aurais voulu, pour mieux l'éterniser, |
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Mêler à la douceur divine d'un baiser. |
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