Métrique en Ligne
SAM_3/SAM147
Albert SAMAIN
Au Jardin de l'Infante
1893
VILLE MORTE
Vague, perdue au fond des sables monotones, 12
La ville d'autrefois, sans tours et sans remparts, 12
Dort le sommeil dernier des vieilles Babylones, 12
Sous le suaire blanc de ses marbres épars. 12
5 Jadis elle régnait : sur ses murailles fortes 12
La victoire étendait ses deux ailes de fer. 12
Tous les peuples d'Asie assiégeaient ses cent portes 12
Et ses grands escaliers descendaient vers la mer… 12
Vide à présent, et pour jamais silencieuse, 12
10 Pierre à pierre, elle meurt, sous la lune pieuse, 12
Auprès de son vieux fleuve ainsi qu'elle épuisé. 12
Et seul, un éléphant de bronze, en ces désastres. 12
Droit encore au sommet d'un portique brisé, 12
Lève tragiquement sa trompe vers les astres. 12
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