LA TOUR |
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Mes douze palais d'or ne pouvant plus suffire, |
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Mon cœur royal étant désenchanté du jour. |
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Un soir j'ai fait monter mon trône de porphyre, |
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Pour jamais, au plus haut de ma plus haute tour. |
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Et là, dominant l'homme et les cités sonores, |
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J'ai vécu seul parmi l'azur silencieux. |
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A voir, indifférent, les couchants, les aurores |
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Mirer leurs ciels dans l'eau déserte de mes yeux. |
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Pâle je vis, le goût de la mort à la bouche. |
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La Terre est sous mes pieds comme un chien qui se couche, |
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Mes mains flottent parmi les étoiles, la nuit. |
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Rien n'a distrait mes yeux immobiles sans trêve ; |
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Rien n'a rempli mon cœur toujours vide qui rêve. |
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Sur l'incommensurable mer de mon ennui ; |
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Et le Néant m'a fait une âme comme lui. |
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