Métrique en Ligne
ROS_1/ROS15
Edmond ROSTAND
LES MUSARDISES
1887-1893
I
LA CHAMBRE D'ÉTUDIANT
XV
Oh ! les yeux, les beaux yeux des femmes ! 8
Que de choses nous y voyons ! 8
C'est de la lumière des âmes 8
Que nous croyons faits leurs rayons. 8
5 Nous croyons lire en leurs prunelles 8
Des perversités, des candeurs ; 8
Et nous mettons du rêve en elles, 8
Nous fiant à leurs profondeurs ; 8
Mais le trouble des yeux, leur vague, 8
10 Et leurs calmes de soirs d'été, 8
Leurs bleus changeants comme la vague, 8
Leur douce et vivante clarté, 8
La lumière exquise filtrée 8
Entre les cils frangés, — tout ça 8
15 N'est rien qu'un peu d'humeur vitrée 8
Qu'un peu de soleil nuança. 8
Les yeux sont des petites flaques. 8
Reflétant du ciel sans savoir ; 8
Pas plus que s'ils étaient opaques 8
20 Les pensers ne peuvent s'y voir ; 8
Et, tout simplement, quand se lève 8
Leur regard profond et câlin, 8
S'ils nous paraissent pleins de rêve, 8
C'est qu'ils ont un beau cristallin. 8
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